Qu’est-ce véritablement que l’écocritique et en quoi est-elle novatrice alors que, depuis bien longtemps, la critique littéraire s’intéresse de près aux représentations de la nature dans les textes qu’elle analyse ? Sophie Chiari, autrice de L'écocritique. Repenser l'environnement au prisme de la littérature, exposera ses récentes recherches dans le cadre du séminaire "Seeds of Literature".
Pour replacer cette approche dans son contexte, il faut revenir sur les manières qui sont aujourd’hui les nôtres de repenser la nature à l’aune de la littérature, et inversement. Le concept d’Anthropocène, désormais érigé en outil littéraire, est utilisé pour relire certaines pièces de Shakespeare : l’idée, désormais dépassée, d’un face-à-face entre l’homme et la nature, a façonné des siècles durant les rapports entre l’humain et le non-humain. C’est précisément en opposition à cette vision d’une nature soumise par l’homme que l’écologie, qui sert de fondement à l’écocritique, est apparue dans les années 1960 et 1970, notamment par le biais de l’écologie profonde d’Arne Næss. Un tel rappel historique est le préalable indispensable pour définir l’écocritique et en comprendre les différentes vagues. En effet, si le nature writing est la cible de l’écocritique de la première vague, les écrits de la deuxième vague, à partir des années 2000, ont, quant à eux, examiné des textes variés sans rapport évident avec la nature. De nos jours, l’écocritique continue de se réinventer, et les différences entre l’écocritique anglo-saxonne et l’écopoétique à la française forment la matière d’une nouvelle mouvance écocritique, à la fois poétique et engagée.
> Lundi 2 décembre, 17h15-19h
> À suivre en ligne : https://u-picardie-fr.zoom.us/j/96761114847?pwd=h7UnR5di3C2jAPc99fYRhfrRiJQhRn.1